Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/268

Cette page n’a pas encore été corrigée

de dorures et d’oripeaux. Vers le soir, les hommes du village conduisent le mari dans sa maison ; ils sont précédés de l’iman qui a reçu le serment des deux époux. Après avoir fait promettre au marié qu’il leur donnera un festin, ils le poussent sur le seuil de la porte et le laissent avec la nouvelle épouse. Voila à peu près toutes, les cérémonies d’une noce turque ; la fête est accompagnée de coups de fusil en signe d’allégresse, de beaucoup de cris et de chansons, dont nous n’avons pas compris le sens. Le mariage se célèbre sans que les époux aillent à la mosquée, la religion paraît être pour peu de chose dans un mariage musulman.

Nous avons été plus heureux à Bournabat que nous ne l’avions été à Athènes ; car nous y avons trouvé un restaurateur qui ne serait pas dédaigné même à Paris. Son hôtel est presque élégant ; la porte en est ornée par des jasmins au doux parfum des orangers, des citronniers et des grenadiers croissent dans la cour, répandant partout de l’ombre et de la fraîcheur.

Bournabat n’a point d’antiquités, si ce n’est la rivière qui coule auprès du village, et qu’on appelle aussi le Mêlés. Il y a quelques années qu’on trouva, dans une vieille mosquée de Bournabat, une colonne de marbre avec une inscription grecque, qui avait été emportée des bains de Diane ; voici le sens de cette inscription : « Maintenant que la peste et tous fléaux ont cessé, je rends grâce