Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/249

Cette page n’a pas encore été corrigée

L’ex-consul d’Athènes ne pouvait tolérer une pareille barbarie de la part des Grecs. Les Turcs, à la bonne heure, ils font leur métier ; mais les Grecs M. Fauvel a voué une espèce de culte à l’anfiquité ; il ne pardonne pas volontiers à ceux qui commettent sur ce point quelque hérésie ; il ne pardonne pas même à saint Paul d’avoir pris Cybèle pour Diane dans son Épitre aux Éphésiens. — Pendant son long séjour en Grèce, il avait recueilli une foule d’objets précieux qui lui ont été volés, et dont il n’a pu obtenir la restitution. Les amateurs, entre les mains desquels sont tombés ces trésors d’antiquités, s’obstinent à ne pas les rendre ; la justice du pays n’a pu les y contraindre. Il faut voir la colère de notre philosophe, lorsqu’il parle de ceux qui l’ont ainsi dépouillé du fruit de ses travaux, et de ses recherches ; il faut voir avec quelle chaleur il leur applique les anathêmes lancés par les dieux infernaux contre les ravisseurs sacrilèges.

Au reste, cette colère de M. Fauvel, est une colère toute poétique, et sa bonté naturelle n’en est point altérée. Rien n’est plus curieux que de l’entendre sans cesse déclamer contre les Grecs, et de voir auprès de lui de pauvres Grecs qu’il a sauvés du glaive des guerres civiles, et qu’il sauve aujourd’hui de la misère et de la faim.

M. Fauvel voit toutes les choses de ce monde des hauteurs de la philosophie ; on peut dire qu’il agit, et parle comme les anciens sages de la Grèce. On