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auxiliaires, le duc d’Athènes n’eut pas de peine d’abord à triompher de ses ennemis. Il n’en fut pas de même quand il voulut se débarrasser de ses défenseurs : il fut obligé de prendre les armes contre eux. Une bataille fut livrée dans le territoire d’Athènes, non loin des jardins d’Académus. Les Catalans campaient sur les bords du Céphise ; ils s’étaient retranchés derrière des fossés remplis d’eau. L’histoire donne peu de détails sur la bataille dans laquelle Gauthier de Brienne perdit la vie, et qui rendit une milice aragonnaise maîtresse de l’Attique ; d’Athènes et du Parthénon. Les Français qui se trouvaient dans le pays, furent massacrés. L’historien des Catalans fait éclater, à ce sujet, une joie barbare, et s’écrie : « Tenez pour certain qu’il n’en échappa pas un seul. »

Dès-lors Athènes devint la proie d’une troupe d’aventuriers, étrangers aux nobles lois de la chevalerie et ne connaissant d’autres droits que ceux de la force et du glaive. Ils s’appelaient dans leurs actes la Grande Compagnie, et sur leur sceau étaient inscrits ces mots : La fidèle communauté ou l’armée des Francs en Romanie. Gauthier de Brienne avait laissé un fils qui implora plusieurs fois l’assistance des rois de l’Europe et des chefs de l’Église pour venger le trépas de son père et reprendre le duché d’Athènes. On prépara plusieurs, expéditions : le pape Jean XXII excommunia plusieurs fois les Catalans, et fit publier contre eux une