Page:Michaud - Poujoulat - Correspondance d’Orient, 1830-1831, tome 1.djvu/181

Cette page n’a pas encore été corrigée

cette enceinte funèbre ont été enlevées sans doute aux ruines d’Athènes ; je ne serai pas étonné que quelques débris du tombeau de Miltiade ou de Cimon ne couvrissent la cendre d’un aga ou d’un cadi. Dieu me garde au reste de trop mal parler des Turcs, dans un moment où ils vont abandonne l’Attique, et laisser sur cette terre désormais ennemie les ossemens de leurs pères !

Le soleil commençait à décliner, lorsque nous sommes arrivés au temple de Thésée. Ce temple, avec ses trente-deux colonnes d’ordre dorique, est le mieux conservé de tous ceux que nous avons vus dans la ville de Minerve. La voûte seule est de construction moderne : tout le reste, est antique ; les colonnes avec leurs chapiteaux et leurs bas-reliefs, sur un marbre jauni, conservent l’empreinte des temps reculés. Le pavé du temple a disparu : on y marche sur la terre et dans la poussière. On sait que les Athéniens bâtirent ce temple en l’honneur de Thésée, après la bataille de Marathon. Les guerriers de l’Attique avaient vu l’ombre du héros combattre parmi les défenseurs de la Grèce. Les Grecs du Bas-Empire changèrent ce temple en église et donnèrent pour successeur à Thésée saint George, le patron des braves, que les soldats chrétiens avaient vu souvent dans leurs rangs au milieu des batailles. Ce monument a cessé depuis long-temps d’être une église, et les Turcs n’ont jamais pu en faire une mosquée. Sur les murs in-