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d’Athènes. Nous n’avions pas deux partis à prendre ! Nous avons suivi notre nouveau guide, après avoir chargé Antoine et un matelot du Loiret de chercher dans tout le pays ce qu’il pourrait trouver de provisions et de nous l’apporter chez le commandant de la place.

Le général turc nous a fort gracieusement accueillis ; il nous a reçus dans une galerie de bois ; il était assis sur un coussin entouré de ses gardes ; nous avons pris place à côté dé lui sur des nattes. La maison du disdar ne paraissait guère mieux approvisionnée que l’Agora d’Athènes, et nous commencions à désespérer de notre diner, lorsqu’Antoine et le matelot du Loiret sont arrivés avec deux poules et la moitié d’un mouton. Le disdar nous a prêté sa cuisine, et tandis qu’on procédait aux apprêts du festin, il nous a fallu rester auprès de notre hôte, tristement accroupis à la manière des Orientaux.

Vous connaissez ces personnages que Walter-Scott a introduits dans ses romans des croisades, et qui ne tiennent ni de la barbarie des musulmans, ni de la civilisation de notre Europe. Les portraits du romancier écossais ne ressemblent pas mal au disdar d’Athènes a qui la Porte a recommandé de n’être pas tout à fait Turc, et dans lequel il n’est resté que la moitié d’un barbare. Nous avons jugé dans sa conversation qu’il était des montagnes du Kurdistan ; car, en se plaignant avec nous de la