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des régions de l’Argolide une partie du pays de l’Arcadie, et la vue s’étend jusqu’aux montagnes de la Laconie. Nous avions devant nous, au midi, la plaine d’Argos, et Tyrinthe que vous veniez de visiter, Naupli et son golfe azuré, où passent et repassent sans cesse des voiles blanches semblables à des oiseaux de mer voltigeant sur la surface des eaux ; à l’orient, les hauteurs de Mycènes ; au nord, le mont Lyconé jadis couvert de cyprès et célèbre par un temple de Diane ; au sud-ouest, les campagnes de Lerne et le lac Alcyonien qui maintenant n’est plus qu’un étang marécageux.

Nous sommes descendus de la citadelle par des sentiers rapides, du côté de l’ouest, et notre attention s’est portée d’abord sur le théâtre d’Argos, grande ruine qui subsistera aussi long-temps que le mont de Larissa. Nous avons compté jusqu’à soixante-huit larges gradins taillés dans les rochers de la montagne. C’est au pied de ce théâtre que se sont réunis, l’année dernière (1829), les représentans de la Grèce pour délibérer sur les affaires du nouveau royaume. J’aurais bien voulu assister à cette assemblée nationale qui se tenait au lieu même où les Argiens d’autrefois applaudissaient les chefs-d’œuvre de Sophocle et d’Euripide, cette Grèce nouvelle, assise, en présence des gloires des temps antiques, eût pu nous offrir des rapprochemens curieux, et peut-être aurions nous pu en tirer quelques leçons pour le temps présent. Mais je ne puis