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sentant un cavalier, incruste dans le mur de la chapelle. N’attendez pas que je vous donne ici la description dé la forteresse d’Argos ; je ne saurais vous dire exactement quelles formes et quelles proportions elle eut jadis, maintenant qu’elle n’est plus qu’un vaste amas de décombres. On reconnaît, à travers ses ruines, quelque chose des nations qui ont successivement dominé dans l’Argolide, c’est un mélange de constructions cyclopéennes, grecques, romaines gothiques, et à l’aspect de ces ruines de tous les âges, on croit voir apparaître autour de soi tous ces différens peuples qui ont marqué leur passage par des pierres aujourd’hui dispersées. On ne trouve plus autour de la citadelle, les temples de Minerve et de Jupiter Larisseus dont Pausanias a parlé ; aucun débris n’indique la place où furent ces monumens, et l’imagination elle-même ne peut en découvrir aucune trace. Tandis que nous cherchions les temples de Jupiter et de Minerve, nos regards sont tombés sur un souvenir de nos vieux Francs ; nous avons aperçu dans un angle de mur, deux écussons en bas-relief marqués d’une croix ; ces armes de la chevalerie des croisades ont été pour nous comme des images de la patrie, et vous qui avez vécu long-temps avec les chroniqueurs de la vieille France, vous n’auriez pas regardé sans émotion ces glorieuses reliques des temps passés.

Du sommet de Larissa, l’œil embrasse la plupart