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Le savoir orgueilleux cherche à l’approfondir ;
Mais il suffit d’avoir un cœur pour la sentir.
Le sage dans les champs vit toujours avec elle ;
Et, fidèle à ses lois, à son culte fidèle,
Voit toutes ses beautés, et sent tous ses bienfaits.
La nature modeste et simple en ses attraits,
Ressemble à la bergère, à la vierge craintive
Qui dévoile son cœur et sa grâce naïve
Au berger qui la suit dans les bois, dans les champs,
Qui sut long-temps lui plaire et sut l’aimer long-temps.
Ah ! Dans les champs, au sein de l’amitié chérie,
Si quelque noir chagrin venoit troubler ma vie,
Sans me plaindre du sort, je l’offrirois aux dieux.
Eh ! Quel mortel, hélas ! Ne fut point malheureux ?
Combien de fois d’avril les perfides gelées
Ont plongé dans le deuil ces précoces vallées ?
Combien de fois le choc des élémens rivaux
Troubla du haut des monts ce beau ciel des hameaux ?