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Ton fleuve voit par-tout sur ses rives tremblantes,
Du trône et des autels les ruines sanglantes ;
Tes remparts sont souillés des plus noirs des forfaits ;
La misère et le deuil assiègent tes palais.
Victime comme nous d’un horrible systême,
Tu causas tous nos maux, tu les souffres toi-même.
Le luxe, les beaux arts, source de ta splendeur,
Ont fui ton peuple en proie à l’aveugle terreur ;
L’ignorance a flétri les lauriers du génie ;
Le commerce exilé cherche une autre patrie ;
L’état n’a plus ses loix, ni le peuple ses mœurs ;
Les plus doux sentimens sont éteints dans les cœurs ;
Les grâces, les vertus ont perdu leur empire,
La beauté sa candeur, et l’amour son sourire ;