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Ici, l’api vermeil et ses nombreuses sœurs
De leurs groupes naissans étalent les couleurs.
Plus loin, l’arbre où mûrit la poire succulente,
S’inclinant sous le poids de sa branche pendante,
Semble inviter la main et fixer les regards.
Tout autour, j’apperçois sur vingt couches épars,
La pâle chicorée et la verte laitue ;
La citrouille au flanc large, à la feuille étendue ;
L’artichaut qui dans l’air lève un front couronné,
Et le choux plus modeste, au Pinde dédaigné ;
Le melon qui mûrit sous son abri de verre,
Et la patate, espoir du peuple en sa misère ;
L’oseille au vert foncé, le cardon épineux,
Et l’oignon que le Nil mit au rang de ses dieux.
Objet toujours nouveau d’une utile culture,
Ce sol, sans luxe vain, mais non pas sans parure,
Au doux trésor des fruits mêle l’éclat des fleurs.
Là croît l’œillet, si fier de ses mille couleurs ;