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beaux-arts à cette époque, la place de directeur du musée et de l’école de dessin à Nîmes, place plus honorable, mais moins avantageusement rétribuée que celle dont Périé se démit. Leur départ pour Nîmes en avril 1821, coïncide avec la mort de Candeille père. Il s’était remarié, et sa fille, qui ne devait rien à une jeune belle-mère, continua de lui payer une pension qui n’a cessé que depuis la mort de la belle-fille. La révolution de 1850 alarma madame Périé-Candeille, non pas seulement pour les princes auxquels elle était attachée par une juste reconnaissance, mais peut-être aussi pour l’existence qu’elle et son mari tenaient de leurs bontés. Frappée d’une attaque de paralysie en 1831, au moment où elle allait faire lecture d’un ouvrage qu’elle venait de terminer, elle commençait à recouvrer graduellement sa santé, lorsque la mort de son mari, dans l’automne de 1855, lui causa une nouvelle attaque dont elle ne put se relever. Arrivée à Paris dans le courant de décembre elle fut conduite à la maison de santé de M. Marjolin, rue du faubourg Poissonnière, où elle mourut le 5 février 1831. Son corps fut porté au cimetière du Père-Lachaise, où elle avait acheté un double terrain quelques années auparavant. Son testament olographe qu’elle avait fait aussi depuis longtemps, qu’elle avait refait postérieurement à sa première attaque, et auquel elle avait ensuite ajoute un codicile, rappelle toujours la Belle Fermière et la Bayadère. Cet amour de la gloriole, cette prétention à une éternelle célébrité qui l’avaient occupée toute sa vie, percent encore dans ses dernières volontés. Elle y trace le devis de son monument funéraire qui, faute de fonds, ne pourra pas être exécuté, à moins qu’on ne vende la partie du terrain réservée à son mari, dont les restes n’ont pas été apportés à Paris. Malgré les petits ridicules que s’est donnés madame Candeille en public, dans son ton, dans sa tenue, dans ses manières, en jouant la comédie, en chantant, en touchant le piano, en pinçant la harpe, en parlant et quelquefois en écrivant, il faut le dire, elle gagnait à être connue. Dans la vie privée, elle était simple, aimable, douce et obligeante, et le suffrage auquel elle tenait le plus, c’était celui des honnêtes gens, pour une assez bonne conduite et quelques sentiments généreux : mais son imagination facile à exalter la rendait très-mobile dans ses affections. Voici la liste de ses autres ouvrages imprimés : 1° Lydie, ou les Mariages manqués, Paris, 1809, 2 vol. in-12, nouvelle édition corrigée et augmentée ; roman de mœurs qui fut bien accueilli. 2° Bathilde, reine des Francs, Paris, 1814, 2 vol. in-12, avec figures dessinées par Girodet ; ibid., 1815, in-8°, dont une centaine d’exemplaires vendus en Angleterre valurent 100 guinées à l’auteur. 3° Réponse à un article de biographie, ibid., 1817, in-4°. C’est sa réclamation contre l’imputation répétée qu’elle avait figuré la déesse de la Raison. 4° Souvenirs de Brighton, de Londres et de Paris, et quelques fragments de littérature légère, Paris, 1818, in-8°. C’est le résumé de ce qu’elle a fait, vu ou enseigné durant les trois premières années de la restauration. 5° Agnès de France, ou 12e siècle, Paris, 1821, 3 vol. in-8° et in-12. 6° Geneviève, ou le Hameau, histoire de huit journées, Paris, 1822, in-12 ; épisode agréable d’un voyage de l’auteur. 7° Blanche d’Évreux, ou le Prisonnier de Gisors, histoire du temps de Philippe de Valois, Paris, 1824, 2 vol. in-8° et in-12. 8° Essai sur les félicités humaines, ou Dictionnaire du bonheur, dédié aux enfants de tous les âges, Paris, 1829, 2 vol. in-18, et 1 vol. in-8°. Cet ouvrage qui a reparu en 1852, probablement avec un nouveau frontispice, a fait peu de sensation, sans doute en raison des circonstances inopportunes de sa double publication : il renferme néanmoins des leçons douces et quelques articles assez piquants. Madame Candeille à laissé manuscrites quelques pièces de théâtre, peu dignes, dison, d’être représentées. Comme musicienne, dès l’année 1788, elle avait fait graver trois trios pour clavecin et violon. Depuis elle a publie quatorze œuvres de sonates de piano avec ou sans accompagnement, des concerto, des nocturnes, des romances, paroles et musique, etc.


CANDIAC (Jean-Louis-Pierre-Elisabeth de Montcalm de), enfant célèbre, né au château de Candiac, près de Nîmes, le 1er novembre 1719, mort à Paris, le 8 octobre 1726. Sa vie n’eut que sept ans de durée, et cependant, outre sa langue maternelle qu’il connaissait par principes, il avait des notions assez avancées de latin, de grec et d’hebreu ; il possédait toute l’arithmétique, savait la fable, le blason, la géographie, et plusieurs parties importantes de l’histoire sacrée et profane, ancienne et moderne. Gandiac attira l’attention et les hommages des savants à Nimes, à Montpellier ; a Grenoble, à Lyon, à Paris. C’est pour lui que fut imaginé le bureau typographique. L’inventeur de ce moyen d’instruction (voy. Dumas) mit l’ailleurs à développer les facultés de son élève toute l’affection d’un proche parent ; car les liens du sang, quoique non avoués, unissaient le maître et le disciple. À la mort de celui-ci, causée par une hydropisie de cerveau, l’instituteur désolé exprime me regrets dans une épitaphe historique, dont il orne la tombe de cet enfant extraordinaire dans l’église de St-Benoit à Paris.


CANDIANO Ier (Pierre), doge de Venise, élu le 17 avril 887, après l’abdication de Pierre Particiacelo. Il fit la guerre aux Narentins et aux Esclavons, et il fut tué par eux, après avoir gouverné cinq mois seulement. On loue son courage, sa piété et sa générosité. La famille Banudo, qui a donné des magistrats et des historiens distingués à Venise, prétend être la même qui portait dans les 9e et 10e siècles le nom de Candiaho. À la mort du premier doge de ce nom, son prédécesseur, Jean Particiaccio, qui avait abdiqué, remonte sur le trône, jusqu’à ce qu’une nouvelle élection lui eut donné pour successeur Pierre Tribuno. — Pierre Candiano II, doge de Venise, succéda en 952 à Orso Particlaccio. Il était fils de Pierre Candiano Ier. La république de Venise n’avait point encore secoué la dépendance de l’empire d’Orient, et Pierre Candiano