Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1843 - Tome 43.djvu/140

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


VER

l’impératrice mère. Ses funérailles, retardées. par ordre de l’empereur, jusqu’au 8 mars suivant, furent célébrées avec une pompe extraordinaire. Le P. Lecomte en a consigné la relation détaillée dans ses Nouveaux Mémoires sur la Chine, t. l, lettre 2. Le P. Verbiest avait adopté le nom chinois de Nan-hoaï-jin, et le surnom de Thun-pe. Ce sont les noms qu’on lit à la tête des ouvrages qu’il a composés en langue chinoise. Th. Sig. Bayer en a donné une liste détaillée (Miscellania Berolinensia, t. 6, p. 180 et suiv.), laquelle a été réimprimée avec quelques additions dans le Diction. de Moréri, édition de 1759. Mais le catalogue le plus digne de confiance est celui qu’on trouve dans le Ching-kiao-sin-teng, ouvrage chinois qui a servi de base au Catalogus Patrum soc. Jesu, du P. Phil. Couplet. Les livres composés par le P. Verbiest se trouvent presque tous au cabinet des manuscrits de la bibliothèque de Paris ; ils sont de deux sortes. Les uns sont relatifs à la théologie ; et l’auteur, remplissant les fonctions auxquelles il s’était primitivement dévoué, y traite, pour l’instruction des Chinois néophytes, de l’eucharistie, de la pénitence, de la rémunération du bien et du mal. Les autres livres, en bien plus grand nombre, roulent sur des sujets de physique et d’astronomie. Dans ce nombre, on distingue : 1o I i siang tchi (Des figures et des instruments d’astronomie), 14 livres, avec deux livres de planches, sous le titre de Yi-sing-thou ; 2o Nian khi choue, ou notice sur le baromètre (et non sur le thermomètre, comme l’a écrit le P. Couplet) ; 3o une mappemonde ou planisphère terrestre, dont il existe plusieurs éditions en formats différents l’un de 66 p° sur 58 p°, et auquel se doivent joindre deux livres d'explications ; 4o plusieurs planisphères : ces planisphères ont servi de base à ceux du P. Grimaldi, et par conséquent à tout ce que nous savons sur l’uranographie des Chinois ; 5o astronomie perpétuelle, ou tables pour les éclipses et les autres phénomènes célestes, offertes à l’empereur Khang-hi, et formant 32 livres ; 6o deux livres d’observations célestes, et un troisième contenant la défense de la doctrine astronomique des Européens, contre les attaques des prétendus astronomes du tribunal des mathématiques ; 7o Liber organicus astronomie europeœ apud Sirius restituta, sub imperamrc sino tartarico Cam-hy appellato, 1668, petit in-fol. Ce n’est autre chose que le recueil des planches du l’Yi-siang-tchi, ci-dessus n° 1), qu’on a fait précéder d’un discours latin de 9 feuillets, gravés et imprimés à la manière chinoise. ljabrégé du même ouvrage parut sous ce titre : Compendium latinum proponeus XII posteriores figuras Libri obscréationum nec mmprio · rr : v|| /iguras Libri organici. On possède l’ouvrage et l’abrégé à la bibliothèque de Paris, et il s’en trouve aussi des exemplaires dans les cabinets de quelques curieux. Le texte amplifié et commenté a été publié de nouveau en Europe, par

VER 135


les soins du P. Couplet, sous ce titre : Astrononia europa sub imperatore tartaro-sinico Cam-hy appellato ex umbra in lucem revocata, à R. P. F. Verbiest, etc., Dilingen, 1681, petit in-4o. Ce volume, assez rare, contient une des planches du Liber orgaicus, celle qui représente l’observatoire de Péking ; et il est terminé par le Catalogus Patrum soc. Jesu, dont on a parlé précédemment. C’est dans ce livre qu’on peut chercher non des notions sur l’état de l’astronomie à la Chine avant les jésuites, mais une histoire compléte et détaillée de la révolution opérée dans la science par les opérations du P. Verbiest. Les Relations de deux voyages que le P. Verbiest tit dans la Tartarie à la suite de l’empereur, en 1682 et 1683, ont été recueillies par le P. Duhalde, dans la Description de la Chine, t. 4, p. 74-87. Elles avaient été imprimées séparément, Paris. 1685, in-t2. et ensuite dans le Recueil des voyages au Nord. Duhalde cite du P. Verbiest un Traité de la fonte des canons, en chinois, accompagné de 44 planches (ibid., t. 2, p. 49) ; une traduction des Tables astronomiques, et une autre du Missel romain, adressées toutes les deux au pape Innocent XI, et qui doivent être conservées à la bibliothèque du Vatican. On a un portrait du P. Verbiest, représenté dans son habit de président du Tribunal, ou, pour mieux dire, du bureau des mathématiques, dans Duhalde, t. 3, p. 87. M. Ch. Carton a publié à Bruges, en 1839, une notice biographique sur le P. Verbiest. A. R—T et W—s.

VERCELLONI (Jacques), médecin piémontais, né à Sordevulo en 1676, étudia à Turin, à Montpellier, se rendit à Rome en 1699, fut quelques années médecin de l’hôpital de St-Jacques, et quitta cette ville pour s’établir à Asti. On a de lui quelques ouvrages estimés : 1o De glandulis aesophagi conylomeratis et humore rero digestivo, Asti, 1711, in-14 ; 2o De pudendorum morbis et lue venerea tetrabiblion, Asti, 1716, in-8o ; Leyde, 1722, in-8o ; 1742, in-8o. Jean de Vaux a fait une traduction française de ce dernier, et il l’a publiée à Paris, en 1730, in-8o. S-I.

VERCI Jean-Baptiste-Matthieu), historien, né à Bassano en 1739, débuta dans la carrière des lettres par une nouvelle édition du recueil de Marucini contenant les Poésies choisies des portes de Bassano, du 13e siècle, qu’il compléte et augmenta de la vie de chaque auteur, Venise, 1769, in-4o ; et par la publication des Poésies et Epitres latines de Lazare Bonami, 1770, un vol. in-8o., avec un commentaire latin sur sa vie. Voici la notice de ses divers ouvrages : 1o Abrégé historique sur Bassano, Venise, 1770, in-4o. Il eut dans la suite le bon esprit de désapprouver lui-même cet écrit, et de démentir ce qu’il avait dit d’abord, d’après le préjugé national, sur l’antique et fabuleuse origine de cette ville. Il publia, à ce sujet, une lettre anonyme, à laquelle il feignit de répondre dans sa Dissertation sur l’état de Bassano