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François de Valois et de Marie Stuart, reine d’Écosse, en 1558. 5° Le Colloque social de paix, justice, miséricorde, et vérité, pour l’heureux accord entre le roi de France et d’Espagne, in-8°, 1559. Ce dernier ouvrage est en vers. -1° Huictains poétiques de l’onction des rois élus de Dieu, et de l’obéissance que leurs sujets leur doivent porter, Paris, Pierre Gauthier, 1561. La Monnoie lui attribue : la Déploralion sur le trépas de noble et vénérable personne M. Maître François le Picart, docteur en théologie, 1550, in-8°, ayant trouvé dans ces mots : Dena suasu boni, qu’on lit an bas de cette pièce, l’anagramme de Jean d’Aubusson.

W-s.

AUCKLAND (William Eden, lord), né vers 1750, était le troisième fils de sir William Eden de West-Auckland, dont un des ancêtres fut créé baronnet par Charles II en 1672. Le jeune William, longtemps connu sous le nom de sir William Eden, se livra d’abord à l’étude du droit, et débuta au barreau en 1768. Nommé auditeur et l’un des directeurs de l’hôpital royal de Greenwich, il publia, en 1772, les Principes des lois criminelles, ouvrage profond qui dès lors lui fit une si grande réputation. Dans la même année, il quitta la carrière où il avait débuté avec tant d’éclat, obtint la charge de sous-secrétaire d’État et l’exerça pendant six ans. Deux ans après il fut élu député de Woodstock à la chambre des communes, où il siégea jusqu’en 1795, et se fit remarquer par son zèle pour le système ministériel et par une éloquence toujours énergique et tranchante. Ce fut lui qui, en 1776, proposa le bill tendant à faire employer à des travaux utiles les ouvriers déportés aux colonies occidentales. En 1778, il fut envoyé dans l’Amérique septentrionale pour rétablir l’union entre cette colonie et la métropole, et ses collègues, dans cette mission délicate, furent le comte de Carlisle, lord How, sir Henry Clinton et George Johnston. Quels que fussent les talents de tels négociateurs, le succès ne répondit point à l’attente de l’Angleterre. De retour à Londres, en janvier 1779, Auckland prit beaucoup de part aux débats parlementaires sur les affaires d’Amérique. Il provoqua ensuite la réforme des lois pénales concernant les déportations, les détentions, etc. Il fut secondé dans cette circonstance par les talents et le zèle philanthropique du docteur Howard et de sir William Blackstone. Ce fut aux vœux réunis de ces trois hommes célèbres que l’Angleterre dut une police plus sage, plus humaine, et une réforme à la fois physique et morale dans le régime des prisons. En novembre 1770, sir William publia quatre lettres adressées au comte de Carlisle, où il traitait de l’esprit de parti, des affaires de la guerre, de la levée des subsides, et des représentations de l’Irlande sur la liberté du commerce. Ces lettres donnèrent lieu à une vive polémique, et elles ajoutèrent beaucoup à la réputation de l’auteur. L’année 1780 le vit élever à la dignité de secrétaire d’état en Irlande, sous la vice-royauté du comte de Carlisle, qui avait été son collègue dans la mission d’Amérique. Il devint bientôt membre du parlement d’Irlande, étudie en homme d’État les affaires, acquit une connaissance profonde des mœurs des habitants, des besoins et des ressources de ce pays. On ne peut nier qu’il ait été un des Anglais les plus éclairés sur les intérêts et les relations des deux royaumes. Ses connaissances furent très-utilement employées lorsqu’il s’agit d’arrêter les bases de l’acte d’union. Après le renouvellement du ministère, en 1782, Eden perdit cet emploi, et reparut à la chambre des communes, où il fit connaître la situation du pays qu’il venait d’administrer. Il finit en proposant, comme moyen d’assurer le calme, de reconnaître solennellement l’indépendance de l’Irlande en matière de législation. Cette motion occasionne de violents débats à la suite desquels sir William la retira par déférence pour l’opinion qui prévalait dans la chambre. En avril 1785, il fut appelé au conseil privé et nommé vice-trésorier d’Irlande, emploi qu’il résigna bientôt après. Il était, en 1785, l’un des lords commissaires du conseil de commerce et des colonies, et il fut, vers le même temps, nommé plénipotentiaire près la cour de Versailles, afin de conclure un traité de commerce, qu’il négocia et signa avec le comte de Vergennes, puis avec M. de Montmorin. Dans toutes ces négociations, sir William Eden déploya toute l’habileté d’un courtisan et d’un profond diplomate. Dans le mois de mars 1788, il se rendit en Espagne en la même qualité de ministre extraordinaire et plénipotentiaire. Revenu promptement de cette mission, il reçut la pairie d’Irlande, et passa à l’ambassade des Provinces- Unies. Il obtint, en juin 1790, l’armement d’une escadre qui devait, sous les ordres de l’amiral Kinsbergen, se réunir aux Anglais menacés alors par l’Espagne. Le 10 décembre suivant, il signa la convention arrêtée entre l’empereur, les rois de Prusse, d’Angleterre, et les Provinces-Unies, concernant les affaires des Pays-Bas et le rétablissement de l’ordre dans la Belgique. Étant resté au même poste, il eut une grande part aux négociations qui amenèrent l’alliance des grandes puissances du continent avec l’Angleterre et la Hollande contre la république française. Le 16 décembre 1792, il communiqua à leurs H. P., au nom de son souverain, le désir que l’Angleterre aurait de voir continuer la bonne harmonie entre les deux cours, dans un moment où le théâtre de la guerre était si près de leurs frontières. Le 25 janvier 1793, il remit aux états généraux un mémoire pour leur faire part des armements qui se faisaient alors en Angleterre, et il leur annonça que Sa Majesté Britannique venait de faire signifier à l’envoyé de la république française de sortir sous huit jours de la Grande-Bretagne. Le 5 avril, il demanda que les membres de la convention nationale de France et ceux du conseil exécutif fussent exclus des possessions hollandaises, et arrêtés s’ils s’y présentaient. Après avoir assisté au congrès d’Anvers, que la chute de Dumouriez rendit tout a fait insignifiant, Eden retourna dans sa patrie. Il venait d’être créé baron, et, sous le nom de lord Auckland, il prit place dans la chambre des pairs le 11 juin de cette année. Le lendemain, il appuya la motion de lord Stanhope qui demandait l’examen de sa conduite en