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tuel et temporel. Il obtint pour eux, de plusieurs grands personnages de l’époque, divers priviléges et concessions utiles. On a conservé une lettre qu’il adressa en leur faveur à l’empereur Henri IV (voy. Gall. christ., XIII, col. 339 des Preuves). On voit dans cette lettre, écrite vers l’an 1101, que, malgré son grand âge, Théofride n’avait pas oublié son Horace. Il termina sa longue et vertueuse carrière dans les premiers jours d’avril 1110. Théofride a composé plusieurs ouvrages, savoir: I. La Vie de saint Luitwin, archevêque de Trèves, mort en 713. II. La Vie de sainte Irmine[1], que quelques-uns nomment Herminie, abbesse d’0rreen (Horreum prope Treviros). Ces deux vies n’ont pas été imprimées. III. La Vie de saint Willibrod, en 36 chapitres, insérée dans les recueils de Surius. IV. Quelques sermons de Cultu et Veneratione Sanctorum, imprimés dans les Bibliothèques des Pères. V. Flores epitaphii Sanctorum libri quatuor…, Luxembourg, Hubert Reulandt, 1619, in-4º « Opus (dit le P. Jean Roberti, jésuite (voy. ce nom), qui en a été l’éditeur et qui y a joint des notes et la vie de l’auteur en 15 pages), Opus multâ pietate, eruditione multigenâ et vere floridâ refertum. » Théofride l’avait dédié à Brunon, archevêque de Trèves, dont il était le confesseur. Il ne faut pas confondre l’abbé d’Epternac, avec saint Théofride qui vivait en 720, et dont il est question à l’art. Leonius (XXIV, 169) B—l—u.

THÉOPHANE surnommé, on ne sait pourquoi, Cerameus, c’est-à-dire, le Potier, naquit, dit-on, à Taormine en Sicile, et devint arcbevêque de cette ville. Vainement nous avons cherché d’autres renseignements relatifs à cet écrivain ecclésiastique. On est même peu d’accord sur le temps où il a vécu. L’éditeur de ses sermons ou homélies grecques le fait fleurir dans le neuvième siècle ; Guill. Cave, vers le milieu du onzième, et Schœll notre collaborateur, se fondant sur l’autorité de Saxius, dans le douzième. Cette dernière opinion paraît la plus probable. Quoiqu’il en soit, les sermons de Théophane sont fort estimés. Il en a composé soixante-deux pour tous les dimanches et fêtes de l’année. L’archevêque y explique l’Évangile d’une manière convenable, s’attachant surtout au sens littéral, sans toutefois négliger le sens moral et allégorique. Son style, suivant Cave, est clair, simple, coulant, même assez pur et sans aucune affectation. François Scorse, jésuite de Palerme, a traduit les sermons en latin, et a publié sa traduction avec le texte accompagné d’amples prolégomènes et de savantes notes, sous ce titre : Theophanis Ceramei, archiepiscopi tauromenitani, homiliæ in Evangelia dominicalia et festa totius anni, gr. – lat., nunc primum editæ et notis illustratæ, Lutetiæ Parisiorum, magna navis (seb. Cramoisy), 1644, in-folio. Un autre jésuite, le P. Gretser (voy. ce nom, XVIII, 458), avait déjà inséré deux de ces homélies dans son volumi-

  1. Fille de Dagobert II. Mariée au comte Hermann, elle perdit son époux le jour même de ses noces. ce malheur la détermina à renoncer au monde et à se consacrer à Dieu, dans l’abbaye d’Orreen, dont sainte Modeste était abbesse. Irmine lui succéda et mourrut en 711. Elle donna par testament presque tout ce qu’elle possédait à l’abbaye d’Epternac, et fut remplacée à Orreen, par sainte Anastasie (Gall. Christ).