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au Khalife Mohamed qui le mit au nombre de ses astronomes. et dont il devint le favori. Sa fortune à la cour fut brillante et rapide. L’aménité de son caractère le rendit de plus en plus cher au souverain. Il se fixa définitivement a Baghdâd, où sa famille habitait encore longtemps après lui. Thébit a composé de nombreux ouvrages en arabe et en syriaque, sur la musique, la médecine, l’astronomie et le sabéisme. Il mourut en 288 de l’hég. (900 de J.C.), avec la réputation de l’un des plus sayants de son siècle.J—n.

THÉGAN, chroniqueur du ixe siècle, connu seulement par une Vie de Louis le Débonnaire, était d’origine franque, et d’une illustre famille, selon les Bénédictins. On ignore la date de sa naissance. Il fut charévêque de Trêves, dignité qui consistait à suppléer l’archevêque dans ses fonctions. Les historiens ne sont pas d’accord sur l’époque où elle lui fut conférée ; les uns disent qu’il la dut à l’archevêque Amallaire, mort en 814 ; les autres, à Hetti qui lui succéda. Dans cette importante charge Thégan déploya une infatigable activité par des prédications pour la réforme des mœurs, alors très-dissolues dans les contrées qu’il administrait. On le voit en relations avec tous les savants, et lui-même s’occupant beaucoup de travaux littéraires, ainsi que nous l’apprend Wilfrid Strabon, qui s’écrie en parlant de lui : « Nous admirons en toi tous les dons de l’esprit, du sage, ta doctrine, tes mœurs, tes vers, ton caractère ; nous admirons aussi tous les dons extérieurs de ton corps, ta taille, ta force, tes mains, tes traits. » Mabillon n’hésite pas à reconnaître Thégan dans Thigambert, qualifié évêque, qui fit, le 25 octobre 844, à l’abbaye de Prom, la cérémonie de la translation des reliques de saint Chrysanthe et de sainte Darie, apportées de Rome par l’abbé Marcward. L’année de sa mort ne peut être précisée, mais Wilfrid Strabon, qui mourut en 849, dit dans la préface qu’il a consacrée à l’ouvrage de Thégan : « Nous avons connu nous-même cet homme instruit. » Ces termes prouvent qu’il n’existait plus à cette époque. La chronique de Thégan a pour titre : de la Vie et des Actions de l’empereur Louis le Pieux ; elle a été publiée pour la première fois, en 1588, par Pithou, et fait partie de toutes les grandes collections imprimées. Depuis, le président Cousin en a donné une médiocre traduction dans son Histoire de l’empire d’Occident. Celle de M. Guizot, notre collaborateur, dans les Mémoires relatifs à l’Histoire de France, lui est bien supérieure. L’œuvre de Thégan contient surtout des détails intéressants sur l’état de la société au temps de Louis le Débonnaire, le caractère et la vie privée de ce prince. Mais la chronique de l’Anonyme, dit l’Astronome, sur le règne de cet empereur est beaucoup plus complète et présente les faits avec plus de suite et de développements. Elle complète, pour ainsi dire, Thégan ; et ces deux documents, également curieux, sont indispensables pour écrire l’histoire du successeur de Charlemagne. G—y.


THELLEZ ou TELLEZ (Gabriel), écrivain dramatique espagnol du premier mérite et, à coup sûr l’un des esprits les plus originaux qui aient existé, s’est caché sous le pseudonyme de Tirso de Molina, et ce n’est que depuis peu d’années que la critique, hors de la Péninsule, a paru se douter de l’existence d’un