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mais n’ayant pu en obtenir les bulles, il en fut dédommage par l’abbaye de Signy, diocèse de Reims. Il mourut à Paris le 15 août 1723, âgé de quatre-vingt-un ans. Appliqué de bonne heure aux études historiques, sous la direction de Bouteroue, de Du Gange, du P. Le Cointe, et de dom Mabillon, il commença à se faire connaître par sa Dissertation sur une médaille d’Antonin Caracalla, Paris, 1677. Le succès de cette dissertation le détermina à se livrer tout entier à l’étude des médailles ; il en fit une collection, qui devint bientôt une des plus belles de la France, et qui passa ensuite au maréchal d’Estrées, et de là au cabinet du roi (Voy. De Boze). Vaillant a publié l’explication des plus beaux médaillons en grand bronze de ce cabinet, sous ce litre : Selecta numismata in œre maximi moduli, Paris, 1695, in-4o. L’abbé de Camps a été l’éditeur des Entretiens effectifs de l’ame avec Dieu, sur les cent cinquante psaumes, composés par de Serroni, auxquels il a joint un éloge de ce prélat (Paris, 1688, 3 vol. in-8o. ; ibid., 1702, id.) Il avait aussi beaucoup travaillé sur l’histoire ; on a de lui un grand nombre de dissertations, soit imprimées, soit manuscrites, sur l’histoire de France, et dont un grand nombre ont paru dans les Mercures : la dernière édition de la Bibliothèque historique de la France en donne un catalogue qui en contient quatre-vingt-onze, mais on en trouve la liste la plus complète dans l’Histoire littéraire d’Amiens, par le P. Daire ; elle y occupe huit pages in.4o. C.M.P.

CAMPULE. Voy. Léon III.

CAMPY. 'Voy. Planis Campy.

CAMULOGÈNE, général gaulois, dont César parle dans ses Commentaires (livre VIII). Il commandait en chef les Parisiens, dont le chef-lieu était Lutétie, lorsque Labiénus, lieutenant de César, s’approcha de cette ville. Camulogène, alors avancé en âge, mais ayant la réputation d’un habile capitaine, rassembla une armée nombreuse, et se couvrit d’un grand marais qui était sur la gauche de la Seine, et versait ses eaux dans cette rivière, au-dessus de Lutétie. Labiénus n’ayant pu forcer le passage, marcha sur Melodunum (Melun), dont la plupart des habitants étaient accourus à la défense de Paris, et se trouvaient dans l’armée de Camulogène. Le lieutenant de César passa la Seine à Melun, remonta la rive droite, et s’avança de nouveau vers Lutétie. Décide à ne pas sortir de son camp, et craignant que Labiénus ne se fortifiât dans Lutétie, Camulogène mit le feu à la ville, en fit rompre les ponts, et garda sa position défendue par le marais, n’étant séparé des Romains que par le fleuve. Cependant, quelque temps après, on eu vint aux mains. La bataille se livra dans la plaine d’Issy et de Vaugirard. Les Gaulois combattirent avec un grand courage : Camulogène leur en donnait l’exemple, et, malgré son grand âge, se portait partout où était le danger. Le combat fut vif et opiniâtre ; mais enfin le chef des Gaulois tomba dans la mêlée, et périt les armes à la main. V — ve.

CAMUS DE BEAULIEU (N. le), succéda au seigneur de Giac dans la faveur de Charles VII. Loin d’être effrayé de la fin tragique de son prédécesseur, que le connétable de Richemont avait fait enlever et exécuter sans forme de procès, il abusa de son crédit avec une insolence inouïe, au point que les princes et les courtisans, indignés de l’arrogance du nouveau favori, prièrent le connétable de les en délivrer. Le Camus de Beaulieu fut