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si avec plaisir l’article d’Aubigné dans le Dictionnaire de Prosper Marchand. W—s.

AUBIGNÉ (Nathan d’), appelé en latin Albineus, dit la Fosse, fils du précédent, exerça la médecine à Genève, où il obtint la bourgeoisie en 1627. Il a publié Bibliotheca chemica, contracta, ex delectu et emendatione, Nathanis Albinei, Genève, 1654, in-8º ; 1673, in-8º, recueil de divers Traités, ainsi que le litre l’indique : on y trouve entr’autres le Novum lumen chemicum, de Michel Sendivogius, polonais ; et l’Arcanum philosophiæ hermeticæ, de d’Espagnet. — Aubigné (Tite d’), fils, et non pas frère de Nathan, né à Genève en 1634, docteur en médecine en 1660, puis ingénieur ordinaire au service de Hollande, a publié la Défense droite, qui est la fortification défensive establie sur les principes fixes et nouveaux de M. de Cœhorn, Breda, 1705, in-8º. A. B—t.

AUBIN. Voy. Saint-Aubin.

AUBLET (Jean Baptiste Christophe Fusée), botaniste français, né à Salon en Provence, le 4 nov. 1720, s’échappa de la maison paternelle, et alla à Montpellier pour s’y livrer à l’étude de la botanique ; il passa ensuite dans les colonies espagnoles d’Amérique, où il exerça la profession de pharmacien. De retour dans sa patrie, il fut envoyé à l’Isle-de-France, en 1752, pour y établir une pharmacie et un jardin de botanique. Il y séjourna neuf ans. Il eut des altercations avec le célèbre Poivre, et on lui reproche d’avoir contrarié les projets de cet administrateur pour la naturalisation des arbres à épiceries dans cette colonie, jusque-là qu’on l’accusa d’avoir fait passer à l’eau bouillante les graines qu’on lui avait confiées, afin de détruire leur faculté germinative ; ce qui est hors de toute vraisemblance. Il examina les plantes de l’Isle, mais superficiellement, et revint en Europe. Il fut envoyé, en 1762, à la Guiane, où il rassembla un herbier considérable. Ce pays, n’ayant pas été parcouru par les botanistes, offrait une moisson aussi riche que nouvelle ; car Préfontaine, Barrère et Mlle Mérian, l’avaient à peine effleuré. Aublet dit, dans sa relation, qu’il pénétra fort avant dans les contrées désertes ; d’autres assurent qu’étant retenu par une maladie, fruit de ses débauches, il dut sa collection à des nègres qu’il envoyait parcourir les forêts. De là il passa, en 1764, à l’île de St.-Domingue, sur l’établissement que le comte d’Estaing avait formé au môle St.-Nicolas, et il revint à Paris l’année suivante. Bernard de Jussieu le détermina à arranger les matériaux qu’il avait apportés de ses voyages, et il en résulta un ouvrage remarquable, qui parut en 1775, sous le titre de Plantes de la Guiane, 4 vol. in-4º, dont deux de planches, au nombre de 392. Sur environ 800 plantes qui y sont decrites, près de la moitié sont nouvelles. Les figures sont gravées presque au simple trait ; elles sont correctes, mais, n’ayant été dessinées que sur des échantillons desséchés, elles manquent de détails sur la fructification. Les plantes y sont rangées suivant la méthode de Linné. M. de Jussieu a donné un nouvel intérêt à cet ouvrage, en rapportant le plus grand nombre des genres qu’il contient à ses familles naturelles, dans sen Genera Plantarum, publié en 1789 ; mais il n’a pu faire ce travail d’après que d’après les figures incomplètes et les descriptions données par Aublet ; car son herbier, qui aurait été si utile pour la vérification des caractères, avait été