Page:Michaud - Biographie universelle ancienne et moderne - 1811 - Tome 10.djvu/413

Cette page n’a pas encore été corrigée

contre les Perses, Cyriades fut bientôt sacrifié par ses propres soldats au légitime empereur. Trébellius nous peint ce tyran comme un homme cruel, livré à tous les vices. Il l’accuse d’avoir fait mourir son père, mais il avoue que plusieurs historiens le justifient de ce crime. Les médailles de Cyriades publiées par quelques auteurs sont fausses. T—n.

CYRIAQUE, patriarche de Constantinople, nommé par l’empereur Maurice, l’an 596, avait été longtemps économe de cette église. Il succéda à Jean-le-Jeûneur, et prit , à son exemple, le titre d’évêque œcuménique ou universel dans sa lettre synodale à S. Grégoire, en lui envoyant, suivant la coutume, sa profession de foi. Le pontife romain avait connu Cyriaque pendant son séjour à Constantinople ; il lui donna , dans sa réponse, des témoignages d’estime, mais il l’exhorta à renoncer au titre profane et superbe qu’il avait pris. Il écrivit dans la suite à plusieurs évêques métropolitains pour les inviter à s’opposer à la prétention de Cyriaque. « Si un évêque est universel, leur mandait-il, vous n’êtes point évêques. » Mais le patriarche se fit confirmer le titre d’oecuménique dans un concile tenu à Constantinople en 599. Deux ans après il couronna l’usurpateur Phocas. Maurice avait toujours soutenu les prétentions de Cyriaque contre les instances de S. Grégoire ; Phocas ne lui fut point aussi favorable. Irrité de ce qu’il avait refusé de lui livrer l’impératrice Constantine et ses trois filles, qui, ayant conspiré contre lui, s’étaient réfugiées dans la grande église, l’empereur punit le prélat, soutenant les immunités du sanctuaire, en lui défendant de prendre le titre de patriarche œcuménique. Cyriaque mourut de chagrin le 29 octobre 606, et fut enterré dans l’église des SS. Apôtres. V—ve.

CYRIAQUE-PIZZICOLLI, plus connu sous le nom de Cyriaque d’Ancône, naquit dans cette ville vers 1591. On l’avait destiné au commerce, et dans les voyages que ses affaires lui firent entreprendre en Sicile, en Dalmatie, à Constantinople et en Egypte, il profita de ses moments de loisir pour étudier le grec et le latin. Il eut pour cela rarement recours à des maîtres. Sa patrie l’avait nommé membre du conseil de ville. Il renonça à cet emploi et aux affaires pour consacrer tous ses moments à l’étude des monuments anciens. 11 avait recueille dans ses vovages précédents des inscriptions, des manuscrits, des antiques. Il continua à rassembler ces curiosités dans les voyages qu’il fit pour satisfaire son goût, et forma même le projet de pénétrer dans la haute Egypte et dans l’Éthiopie, mais il ne put l’effectuer. On sait qu’il était de retour en Italie et qu’il se trouvait à Ferrare en 1449, et, peu de temps après, il mourut à Crémone. P. Burmann et d’autres savants ont avancé, d’après le témoignage d’Apianus et d’Amantius , que Cyriaque avait fait ses voyages aux dépens du pape Nicolas V ; mais cette assertion est dénuée de fondement, il ne nous reste que des fragments de ce que Cyriaque avait écrit : I. Kyriaci Anconilati Itinerarium, nunc primùm ex manusscript. cod. in lucem erutum : editionem recensuit, animadversionibus ac prœfatione illustravit, nonnulisque ejusdem Kyriaci epistolis partìm editis, partìm ineditis locupletavit  Laur. Mehus, Florence, 1742, i vol. in-8o. Ce voyage consiste en une longue lettre sans date, adressée au pape Eugène IV, et écrite sans ordre ; elle