subtils que ne sont ceux de la dissolution des sels[1]. »
Veut-on savoir maintenant quelle théorie Privat de Molières proposait pour succéder à celle des Boyle et des Lémery ? Notre auteur évitera, cela va sans dire, les précisions ridicules qu’avaient données autrefois les chimistes, qui, en décrivant la forme de chaque molécule saline, expliquaient la structure de la dissolution ! Sa doctrine est certainement moins naïve que celle de ces prédécesseurs, mais elle est aussi hardie et complète que celles qu’il a si sévèrement critiquées ; elle est d’ailleurs construite à l’aide des tourbillons cartésiens, qui doivent rendre compte des dissolutions et réactions chimiques.
Quand le sel est en contact avec l’eau, nous dit-il, « les tourbillons de l’eau s’insinueront d’abord dans les pores du grain de sel »[2]. Ces tourbillons détachent les molécules salines les unes des autres, leur communiquent le mouvement dont ils sont animés, les entraînent et les répandent dans toute la masse liquide, — ce sel sera également répandu dans toute la quantité d’eau, — et cela « parce que chaque molécule de l’eau ne se chargera de plus ou de moins de sel l’une que l’autre ; car s’il arrive que, durant un premier instant, un petit tourbillon de l’eau soit plus chargé de molécules de sel que ceux qui l’environnent, il s’ensuivra que ce tour-