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P. 296. A propos du triomphe du christianisme, addition manuscrite : « Le prudent Théodose renouvelant contre les Gentils les persécutions de Constantin, défendit sous peine de mort de nier la vérité du christianisme. »

Page 333. Note manuscrite : « On cite souvent le mot de Bossuet : Tout était Dieu excepté Dieu même. Ce mot est erroné ; qu’importe qu’il soit de Bossuet, et qu’on ait coutume de joindre au nom une pompeuse épithète ? il se trompait ; on connaissait mal les langues orientales et les bases des grandes doctrines de l’antiquité. Maintenant on n’ignore plus que le Dieu unique régnait sur ces divinités subalternes, objets de la superstition d’une multitude qui de nos jours au reste n’a pas moins de penchant pour de stupides croyances et pour des pratiques ignobles. »

Page 336. Note manuscrite : « Sans doute les novateurs auxquels on attribue l’établissement des religions diverses n’ont jamais prétendu en créer une. Dans les premiers temps, ils n’auront été que de hardis interprètes du besoin général, ensuite ils se sont dits des réformateurs se rapprochant de la pureté primitive. De nos jours, les chrétiens, voyant leurs dogmes connus en Orient vingt siècles avant la révélation de Jérusalem, prennent le parti de dire que le christianisme n’a pas commencé par le Christ, que leur nouveau testament est le quatrième… Plusieurs chrétiens vont jusqu’à supposer que Jésus, ayant eu des prédécesseurs mortels, pourra bien avoir des successeurs de même condition. Quelquefois on ne craint pas d’espérer que la doctrine de Swedenborg l’emporte sur celle de Jésus. La révélation suédoise sera sûrement suivie de quelques autres aussi diffuses, et la Divinité n’aura apparue au milieu de tout cela que pour faire nombre. »

Page 346. Addition manuscrite. Sur la manière dont on lit les livres sacrés dans les pays de fanatisme : « Un passage semble-t-il étrange, on frémit de se tromper à ce point, et l’imagination, en dénaturant le texte sacré, présente mille choses excellentes à la place des choses communes ou déraisonnables qu’on lit et relit… Des peuples entiers, mettant leur joie à choquer la raison des autres peuples, divinisent sans hésiter, ce qui attristera toujours les esprits qu’on n’abuse pas. »

Page 369. Fiche manuscrite : « Le Christian, n’a pas plus aboli l’esclavage qu’il n’a aboli la castration, impudemment pratiquée surtout à Noria, dans l’Etat de l’Eglise. »