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8e. De très jolies choses sur la violette, — un paysage « de paix et d’ombre », des confidences sur l’occasion qui seule manque à une âme forte pour entraîner le monde. Très belle page ironique et ardente sur l’artifice des lois sociales qui ne saisissent que l’infime partie des énergies humaines débordantes (cf. Obermanri).

l’homme qui désire, dans l’animal qui sent, dans l’arbre qui se dessèche, dans le roc qui vieillit, dans le monde entier qui subsiste en se modifiant, qui se répare en s’altérant, qui est plein d’ordre et d’oppositions-, qui est senti par l’intelligence et entraîné par la nécessité » (Cette idée de « réparation », qui contient tout ce que la pensée de Sénancour put jamais s’assimiler d’optimisme, paraît ici pour la première fois dans les Rêveries ; elle prendra de plus en plus d’importance).

8e. Des diverses saisons. — n faut se reporter encore à la 3" de B. Mais l’hymne à l’automne, très modifié, ne garde pas la forme lyrique ; c’est plutôt une méditation, et l’on sent dans la pensée quelque chose de plus mûr, moins d’exaltation et plus de sécurité. Le 3e de B disait:« Dans le silence des soirées vaporeuses, n’as-tu pas connu une justice plus naturelle, senti plus d’impassibilité, et pénétré dans une profondeur plus sublime

Douce automne ! c’est toi que la nature a destinée au soutien, à la consolation, aux délices des victimes sociales qui vivent encore pour elle ». Ici, Sénancour dit qu’elle imprime à l’esprit « un

8e. Saisons. — La confidence personnelle bien moins développée. Sénancour supprime les traits qui traduisaient un découragement définitif. Le mot « indifférence » n’est plus prononcé à propos de l’automne; il est question du « désir patient qui sera notre refuge ». — « Elle indique des vérités plus fixes, et en écartant les inutiles sollicitudes de la passion, elle donne à l’esprit un calme qui sera le fondement de toute justice, de toute conciliation. »