Page:Mercure de France, t. 77, n° 278, 16 janvier 1909.djvu/145

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pas à la manière dont usent dansle L ys , au théâtre du Vaudeville, MM. Pierre W olff et Gaston Ijeroux.Ils donneraient à penser, con­ trairement à ce qui doit étro leur dessein, que la femme n’a le droit de se dérober aux exigences et aux contraintes qu’à la condition quo les intérêts de l’égoïsme paternel ou fraternel la veuillent avilir jus­ qu’au sacrifice de toutes scs aspirations, de tous ses sentiments, do tout son instinct naturel et primordial. Ils ont entouré la prétendue faute dont enfin leur héroïne revendique la fierté, de tant do circons­ tances fâcheuses pour l’honneur que sa famille prétend sauvegarder que toutes ces précautions, tons ces ménagements préparatoires et justificatifs lui donnent l’apparence falote d’une sacritiéo ou d ’u ie révoltée de mélodrame ; tous les personnages sont accablés sous le poids de fatalités inextricablement bourgeoises, torturés par les liens à noeuds compliqués de bizarreries morales et légales, et ils oublient, pour mieux représenter telle ou tellu des omîtes en contlit, qu’il leur vaudrait mieux figurer tout boonemont des caractères bien simple­ ment humains,instinctifs, passionnés ou,selou les circonstances, sou­ mis et lâches. Leurs actes ne s’expliquent pas; ils sont nécessités par le besoin d’évoluer d’une péripétie à uno autre péripétie, par le besoiu d’exposer au public la pensée des auteurs et surtout de la faire, à ses yeux, triompher de contradictions et d’obstacles spécieux, savam­ ment édifiés pour la seule défaite. On s’en veut, presque, de se sentir dans l’opinion des auteurs, et trouver contre eux uu péremptoire argum ent serait un délice. La langue qu’ils emploient, plus échauffée quo cliaudo, plus senten­ cieuse que pathétique, rappelle aussi la manière des auteurs do lvA m ­ bigu; sauf en la grande scène du troisième acto où la jeune fille résolue lève la tête et parle haut, soutenue par la compassion déses­ pérée de sa sœur aînée, le drame même demeure, daus sa conduite, banal, comme il a été, en dépit du talent de M“®s Suzanne Després, Madeleine Lély, do MM.Lérand et Joffre, surtout, excellent daus sou râle de bon parrain raisonneur, mollement soutenu par les inter­ prètes. Memento. — Comédie-Française : La Champmeslé au camp, à-propos en 1 acte, en vers, de M. Maurice Olivain (21 décembre). — Ambigu : la Beauté da Diable, drame en5 actes et 8 tableaux, do MM. Julea Mary et Emile Rochard (a3 décembre). — Grand-Guigoul : Le Puits n° pièce do MM. Augufttio Thierry et Eugène Berieaux (a3 décembre). — Théâtre des Arts : La PastoraledeNoël, mistèredu Moyeu-Age, doMM.Léouel dela Tourrasse etGaillyde Tourines, musiquede M. Reynaldo Hahn(23décem­ bre). — Litile-Palace : Le Coup da Lapin, comédie en 1 acte do MM.du Marsan; LesAilescoupées, comedieen 1 acto de M .de Dammartin ; Pied- de-Grue,comédieen uu acte de MM.F . Kahn et dela Croisetle; LeGratte- lune, comédie en 1 acte, de M . Jean Meudrot; haït, déesse a’Amour, KBVUR DE LA QUINZAINE 337 22