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idiologues qui ont anéanti de fait l’ame de l’homme, et qui veulent nous traîner de force dans l’obscure caverne de leur terminologie pour y fanfarer leur prétendue victoire. Toutes leurs définitions fausses ou insignifiantes ne peuvent que nous égarer. Reconnaissons que toutes nos facultés sont indivisibles, innées, libres dans leur développement et impérissables de leur nature. Voilà la vérité qui repousse au loin la mau-

    j’aime le style d’Atala*, parce que j’aime le style qui, indigné des obstacles qu’il rencontre, élance, pour les franchir, ses phrases audacieuses, offre à l’esprit étonné des merveilles nées du sein même des obstacles. Allez vous endormir près des lacs tranquilles ou des eaux stagnantes ; j’aime tout fleuve majestueux qui roule ses ondes sur les rochers inégaux, qui les précipite par torrens de perles éclatantes, qui emplit mon oreille d’un mugissement harmonieux, qui frappe mon œil d’une tourmente écumeuse, et qui me rappelle sans cesse près de ce magnifique spectacle, toujours plus enchanté des concordantes convulsions de la nature. Allumez-vous au milieu de nous, volcans des arts !

    * Roman un peu imité de l’Homme sauvage, que j’ai publié il y a long-temps, mais qui porte le caractère d’un écrivain fait pour imposer silence à la tourbe des niais critiques dont notre sol abonde.