Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/92

Cette page n’a pas encore été corrigée

plir que la tête des rois, et laisser vide la place du cœur !

— Je ne pense pas, sire, que votre majesté s’adresse à moi, qu’’elle suspecte mon attachement à son auguste personne.

— Non, mon cher comte, pardonnez-moi, je ne pensais pas à vous. J’ai été un peu loin. Je serais trop malheureux si je ne pouvais compter sur aucun ami. Je crois que la bonté du ciel m’en a donné plus d’un sincère et dévoué, et je vous mets au nombre.

Il lui tendit la main en souriant ; le comte la toucha respectueusement de la sienne, y déposa un humble et menteur baiser de courtisan, et dit :

— Sire, cette main qu’honore en la touchant celle de votre majesté, n’aiguisera jamais une dague que pour l’employer à la défense de mon royal maître, et la rougir du sang de ses ennemis.

— Bien, bien, René ! — Oublions ce que j’ai dit, et revenons à votre belle comtesse… Elle est belle, n’est-ce pas ?