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sourit aux jeux d’un frais enfant, insouciant et folâtre.

Jaloux de prolonger ce charme, Villequier se garda de présenter sa femme à la cour. La comtesse elle-même sollicita de ne pas y paraître, préférant au bruit du monde le calme de la solitude. Chargé d’accomplir au-dehors de secrètes missions, le comte s’absentait souvent ; loin de lui, sa jeune épouse n’occupait sa pensée qu’à songer à son bien-aimé, et sa plume qu’à tracer, sous la dictée de son cœur, de brûlantes et douces images, variantes d’une seule idée, d’un seul mot : j’aime !…

Deux ans s’écoulèrent ; le charme s’envola ; le temps, qui ne prit rien des sentimens de la femme, mit pour le mari l’indifférence à la place de l’amour. Mais ce fut un changement tout intérieur, qui ne se communiqua ni à l’affectueuse politesse, ni aux égards sans nombre qu’il continua d’avoir pour elle.

Il arriva qu’un jour Henri III, en entrant