Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/64

Cette page n’a pas encore été corrigée

Un culte nouveau s’était propagé. Déserteurs de Rome, de nombreux sectateurs venaient chaque jour grossir les rangs des disciples de Calvin. Fiers de compter parmi eux trois hommes tels que le prince de Condé, l’amiral de Coligni et le jeune roi de Navarre Henri de Bourbon, ils osèrent parler haut pour se plaindre des continuelles exactions auxquelles les livraient la haine et la tyrannie des catholiques. L’étendard de leur foi fut arboré comme drapeau de guerre. La voix de Catherine commanda : obéissant à son ordre, le temps plaça dans l’histoire la fête des noces du roi de Navarre et les massacres de la Saint-Barthélemi, jours sanglans et terribles que l’oubli ne peut prendre !

Tenir toujours incertain l’équilibre de l’État, trop sûre qu’elle était de n’avoir qu’à le toucher du doigt pour le faire pencher à son gré, tel était le premier mobile de sa politique. Les factions, les complots, les guerres intestines, devenaient nécessaires.