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cœur l’astuce d’un Richelieu, la fermeté d’une Agrippine, les fureurs d’une Isabelle de Bavière ; cette femme, qui eût échangé toute une vie de bonheur obscur contre une heure d’existence de reine ; cette mère qu’un infanticide n’eût pas fait hésiter un instant s’il eût fallu du sang de ses fils signer l’acte de sa puissance.

En apparaissant à la pensée, l’image morale de Catherine de Médicis se montre avec des formes trop précises, des nuances trop fortement prononcées, pour qu’il soit possible au pinceau le plus hardi d’oser en altérer le moindre trait. Scellé par l’histoire, c’est un souvenir que l’imagination la plus capricieuse et la plus indépendante est contrainte à laisser intact. Il n’est aucun point de ce caractère si bien connu qui se soit perdu dans le vague du doute. Le problème de sa politique peut se résoudre par ces trois mots : Diviser pour régner ; précepte auquel son génie altier resta constamment fidèle ; maxime trop souvent suivie par ceux qui,