Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/50

Cette page n’a pas encore été corrigée

répliquer. Élisa me prit la main et présenta celle qui lui restait libre à son mari, mais il la repoussa et s’éloigna d’elle…

— Pourquoi ne veux-tu pas me donner la main, mon petit mari ? pourquoi me repousses-tu ?

— Parce que tu as repoussé cette bonne vieille, ma petite femme.

— Mais regarde donc, maman, elle me donne la main, elle ; elle ne me repousse pas comme toi ; n’est-ce pas, ma petite maman mignonne ?

— Sans doute, ma chère amie, mais c’est que tu ne sais pas que quels que soient les torts d’un enfant, les bras et le cœur de sa mère lui sont toujours ouverts. La pauvre petite s’y jeta en sanglotant et en me priant de lui pardonner ; mais, sans attendre ma réponse, elle s’élança vers la vieille femme, se précipita à ses pieds, lui demanda pardon, et lui donna sa bourse qui contenait quatre sous. Tout cela fut si prompt, qu’elle était revenue dans mes bras, que j’avais à peine