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vieille ; tu peux bien être sûre que je ne te laisserai manquer de rien. Pour te distraire, je te lirai mes ouvrages, et si tu vois assez clair (mais d’ailleurs, je l’achèterai toutes les meilleures lunettes), tu me les liras à ton tour, n’est-ce pas ? j’aime tant à t’entendre lire [1] !… Et, dans son crédule ravissement, la pauvre petite se pendit à mon cou et me pria de la porter ainsi dans mon lit, où elle dormit jusqu’au lendemain onze heures !…

Dieu entendit-il sa prière… la mienne ?… Fut-ce à cette ferveur si naïve qu’elle dut le beau génie qui la distingua ; ou plutôt était-il le pivot de son imagination ? Comme la morale, la reconnaissance et l’amour filial étaient les ressorts qui firent mouvoir son cœur jusqu’à ce que la mort en le brisant, leur imposa l’immobilité.

Je n’ai jamais pu écouter Élisa et consi-

  1. La pauvre enfant conserva ce goût tant qu’elle vécut ; elle n’avait pas de plus grand plaisir que de m’entendre lire.