Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/416

Cette page n’a pas encore été corrigée

la jeune fille ont cessé, sa mère malheureuse reste dans sa solitude et dans sa désolation.

« Conservons le souvenir d’Élisa Mercœur, honorons sa douce gloire, et plaignons d’une plainte inconsolable sa pauvre mère délaissée. »


SONNET
IMPROVISÉ SUR LE CERCUEIL D’ÉLISA MERCŒUR AU PÈRE LACHAISE.


La mort ! la mort n’est rien qu’une éclipse de l’âme,
Des débris enfouis dans l’aveugle cercueil,
Cendre dont l’ange un jour éveille en paix la flamme,
Dernier trésor que choye un gros d’amis en deuil.

Est-ce tout ce qui reste à sa mère ici blême,
De cet être sublime à force de candeur,
Qu’usa l’ardent génie, ainsi que Dieu lui-même
Consume en s’y mêlant l’astre où naît la splendeur ?

Non, non, son âme aux cieux brille et vit tout entière,
L’aigle altier plane immense au sein de la lumière,
De cœur j’en sens l’essor parmi l’immensité.

Dominant tous les bruits du monde errant qui passe,
Sa voix roulant des feux crie à travers l’espace :
Par la tombe on s’élance à l’immortalité !

Gillot de Kerhardène.
18 mai 1836.