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nie d’un air inquiet, que ce qu’Élisa vient d’écrire n’est dans aucun livre ?

— Certainement, ma fille.

— J’ai donc perdu mes cent noix ?

— Non, dit Élisa, qui s’aperçut du regret qu’elle éprouvait de cette perte ; car je te prie d’accepter les cent miennes, pour la patience que tu as eue de me regarder écrire pendant une heure. Jouons maintenant, mes petites belles, pour réparer le temps perdu.

J’appuyai une planche contre une chaise, et les noix roulèrent dessus sans interruption jusqu’à neuf heures. Beaucoup de parties y furent et perdues et gagnées, mais toutes avec loyauté.

Lorsque nous fûmes seules, Élisa me pria de lui laisser achever sa nouvelle, elle m’assura qu’il ne lui fallait pas plus d’une heure. À dix heures et quelques minutes, elle jeta sa plume en l’air, et sauta sur mes genoux, en s’écriant :

— Enfin, tout est fini, ils ont dit oui. Oh ! mais ce n’est pas sans peine, je t’assure,