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si nous n’avons qu’une Sapho, comptez-vous donc beaucoup d’Homères ? Jadis les hiérophantes refusaient au peuple comme un crime la science qui les divinisait. Ah ! sans doute, qu’auraient-ils eu de plus que le vulgaire s’ils avaient partagé leurs connaissances avec lui ? Rappelez-vous cette pensée de Gray dans son Cimetière de village. « Peut-être repose ici quelque Milton muet et sans gloire. » Et cette autre : « Plus d’une fleur s’épanouit au désert. » Peut-être existe-t-il quelque Sapho dans les préjugés où l’ignorance enchaîne l’imagination ; peut-être n’a-t-elle besoin que d’être devinée ou de se deviner elle-même. Il faut briser une pierre pour trouver un diamant. Eh bien ! l’éducation, les circonstances, un moment quelquefois peuvent briser la pierre, et le génie du poète peut s’en échapper. »


Peu de temps après notre arrivée dans la capitale, M. Julien (de Paris), directeur