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entendre raison à l’orgueil de madame de Causin ; mais enfin, la crainte d’empêcher le mariage de sa nièce avec M. de Norville la décida à participer au grand œuvre de la conversion de Fulbertine.

Tout s’arrangea comme l’avait d’avance arrêté madame d’Arcy. Mathilde accepta l’invitation de madame de Causin, et bientôt mademoiselle de Lucé et mademoiselle Aubry commencèrent à former les nœuds d’une franche et paisible liaison d’amitié. Mathilde se rendit avec le plus aimable empressement aux désirs de Fulbertine, quand celle-ci la pria de vouloir bien lui donner des leçons de chant. La jeune maîtresse engagea son élève à ne pas chanter en public pendant quelque temps, pour laisser après, aux auditeurs qui devaient l’entendre, la surprise de tous ses progrès. Au bout d’un mois d’étude constante de la part de Fulbertine, mademoiselle Aubry et sa nouvelle amie chantèrent un grand duo chez la vicomtesse. Les deux chanteuses furent couvertes de