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tites haines, de niaiseries de vanité, de dépits de toutes les minutes ? Ne faudrait-il pas me brouiller avec chaque personne qui déplairait à ma femme pour ne pas l’avoir assez adulée ou pour avoir osé disputer avec elle de charmes ou de talens ? N’aurais-je pas sans cesse les oreilles fatiguées des continuelles doléances de son amour-propre blessé en se heurtant contre celui des autres ? Dans le commerce du monde, Fulbertine, pour ne pas croire y perdre, voudrait tout prendre et ne rien donner. Non, madame, il est impossible qu’un mari trouve le bonheur auprès d’une femme hautaine, orgueilleuse et vindicative, et je ne dois pas m’oublier assez moi-même pour accepter le poids d’une chaîne qui me meurtrirait à la porter.

— Vous chargez le tableau de bien sombres nuances, Adolphe ; vous mettez sur le compte du cœur les fautes de l’esprit. La contagion n’a pas été jusqu’à l’âme de Fulbertine : sa tête seule est égarée, et la tâche