ceux qu’elle a, sans que j’aille encore lui en prêter. Et, tenez, madame, puisque nous parlons d’elle, je vous dirai ce que je ne dirais à nul autre qu’à vous ; mais je connais votre cœur, je sais que le secret du mien peut y descendre en toute sûreté ; eh bien ! lorsque je réfléchis au caractère de mademoiselle de Lucé, je sens que cette réflexion ébranle fortement la résolution que j’avais prise d’unir ma vie à la sienne.
— Que dites-vous là, Adolphe ? Et cette pauvre Fulbertine qui vous aime ? et le monde qui la croit destinée à devenir votre femme ?
— Que voulez-vous, madame ; si, en devenant son mari, je n’ai que la chance d’être malheureux, dois-je, pour le monde et pour elle, me soumettre à cette infortune ?
— Elle peut changer, elle vous aime.
— Je veux bien le croire ; mais les sentimens qu’elle peut éprouver pour moi sont-ils de sûrs garans de mon bonheur ? Renoncera-t-elle, une fois mariée, à ce despotisme qu’elle exerce sur tout ce qui l’environne ?