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fans ! disait madame de Causin. Pauvres chères créatures ! pourquoi les rendre malheureuses ? Il n’y a dans la vie que trop de sujets de larmes ! Ah ! que du moins on les épargne tant qu’on le peut aux yeux d’un enfant. Que son malin lui soit embelli ; et quand son sort lui appartiendra, si le midi et le soir lui sont orageux ou glacés, qu’il puisse se rappeler que le ciel était pur, que la terre avait des fleurs à l’aurore de son existence. Oui, ceux à qui la nature ou le hasard a confié la destinée d’un enfant sont coupables des chagrins qu’il éprouve. Il est si facile de composer du bonheur pour les premières années des autres ! La vie n’est point encore amère ; il faut si peu pour quelle soit douce !

Tel était son système sur les devoirs de la maternité, quand elle fat chargée d’élever la fille de son cher Fulbert de Lucé. Elle mit alors en pratique, dans toute l’étendue d’application dont ils étaient susceptibles, ses principes erronés, et plus que cela dan-