Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/376

Cette page n’a pas encore été corrigée

sant : Oui, on pouvait au moins glisser un mais : c’est ce qu’on fit le plus adroitement possible.

— « Sans doute, monsieur, mademoiselle Aubry chante à merveille, sa méthode est, je crois, excellente ; mais il me semble que sa voix manque un peu de souplesse dans les hauts. Elle a les sons graves fort beaux ; mais les sons légers ne lui paraissent pas être aussi faciles à rendre. Tenez, cette dame qui a chanté d’abord… comment la nommez-vous monsieur ?

— Madame Blondel.

— Eh bien ! madame Blondel a la voix plus flexible.

— Cependant, mademoiselle, je ne pense pas qu’on puisse établir de comparaison entre ces dames. Je ne dis pas que madame Blondel chante mal ; mais combien mademoiselle Aubry l’emporte ! Quelle âme ! quelle pureté de chant ! quelle noblesse d’expression ! C’est peut-être une des plus belles voix qu’on puisse entendre, et l’une