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leva et, venant à elle, lui prit la main en lui disant :

— « Mon Dieu ! mademoiselle, que vous m’avez fait de plaisir ! que je vous remercie d’avoir chanté ! Si j’avais douté de la vérité des éloges qu’avant de vous connaître j’avais entendu faire de votre voix, je serais maintenant tout-à-fait convaincue que vous les méritez ; mais j’y ai cru, et je suis heureuse de ne m’être pas trompée.

— Mille fois trop bonne, mademoiselle, » répliqua froidement Fulbertine, à qui, malgré son orgueil, cet éloge déplut dans la bouche qui le prononçait ; car derrière elle on avait causé de la tranquille physionomie, de la simple parure et des manières aimables de mademoiselle Mathilde Aubry ; c’est le nom de la jeune personne qui venait de la complimenter. Et malgré son joli visage, sa tournure élégante, nous devons l’avouer, mademoiselle de Lucé ne se plaisait pas beaucoup à écouter l’apologie d’une autre femme.