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le moyen dont ma mère s’avisa pour m’en corriger. Un jour, que j’étais de fort mauvaise humeur d’être obligée de quitter ma poupée pour aller à table, elle me demanda lequel je préférais, ou de jouer ou de dîner. — Jouer, répondis-je sans hésiter. Eh bien ! me dit ma mère, à partir de ce moment, tu pourras jouer tant que tu voudras, on ne te dérangera plus pour manger. On se persuadera facilement de la joie que j’éprouvai d’une telle permission. Mais hélas ! mon bonheur fut de courte durée, cela devait être ; l’ennui me prit juste au moment où la faim se fit sentir. Alors, je demandai pardon et à dîner ; on m’en donna, mais non sans me faire observer que les occupations de la vie étant très variées, il était presque impossible de faire toujours la même chose sans que le dégoût s’en mêlât. Cette leçon m’est toujours restée présente] ; et ce fut elle qui fit naître à Élisa la pensée pour corriger Lénida de lui composer un double.

Veuve Mercœur,
Née Adélaïde Aumand.