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ment aux souffrances morales ; j’éprouvai donc un peu de calme dans les miennes ; mais, hélas ! soudées à l’âme, elles rendent la guérison physique impossible. Menacée depuis la mort de ma pauvre enfant d’une congestion au cœur, j’attends, à chaque instant, que l’épanchement se fasse. Chaque pénible émotion met ma vie dans le plus grand danger, et je ne sors de l’une que pour entrer dans l’autre. Mon Dieu ! aurai-je le temps d’achever ma tâche ! Toi qui lis dans les cœurs, tu sais bien que je ne désire conserver la vie que jusqu’au moment où j’aurai livré aux hommes les preuves du génie de mon Élisa. Laisse-moi vivre jusque-là, mon Dieu ! et, après !… oui… après, je pourrai mourir ! et mourir sans regret si la mémoire de ma fille me survit !

Lorsqu’Élisa fut un peu remise de l’agitation que lui avait causée sa description sur le génie elle puisa au creuset de l’espérance, et sortit plus calme du laboratoire des âmes.