Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/350

Cette page n’a pas encore été corrigée

qui se passe dans le cœur de l’être aimé ; c’est aller au-devant de ses désirs ; c’est l’aider de sa protection ou s’abriter sous son appui ; c’est pouvoir lui servir de guide ou le suivre soi-même, recevoir ses conseils ou lui donner les siens, l’éclairer de sa raison ou s’instruire de la sienne. Voilà ce qui s’appelle se comprendre, quoiqu’on ait dans son cœur et dans son esprit une case à part que l’on garde pour soi. Voilà comment Phédor vous eût comprise et comment vous l’eussiez entendu.

— Phédor ! répliqua vivement la jeune fille, et qu’est-il devenu ?

— Que doit vous importer ? vous ne prenez pas assez d’intérêt à son sort…

— Oh ! je vous en prie, ma bonne amie, dites-moi…

— Eh bien, Phédor est revenu de son voyage, et, comme il vous aime toujours…

— Il m’aime !

— Ignorant votre singulier mariage, il a remis à mon amitié la cause de son amour ;