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expirait sans secousse, dans une silencieuse et tranquille agonie.

« Similo, continua sa femme en courant à lui, ne t’en va pas sans moi ! Nous devons partir ensemble, tu le sais : nous l’avons promis… Attends-moi !

— Lénida ! » dit la fée.

Mais Lénida n’entendait point. Agenouillée auprès du moribond, elle appuyait contre son sein sa tête défaillante ; elle pressait, pour les réchauffer dans ses mains brûlantes de fièvre, les froides mains du malheureux. Puis, tout à coup, elle se lève, se retourne, et, se précipitant aux pieds d’Amica :

« Au nom de votre puissance, au nom de l’amitié que vous eûtes pour moi, ma bonne amie, préservez-moi d’un crime ; secourez Similo ! Éloignez de lui la mort qui vient le prendre… Empêchez-moi d’être son assassin. Oh ! par pitié ! sauvez mon époux !

— Hélas ! répondit Amica, je n’ai point de droits sur la mort ; je ne puis la contraindre à me rendre la proie qu’elle emporte.