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de cette excellente Amica, c’est par égard pour vous, c’est parce que je craignais que vous ne pensassiez que je voulusse vous dérober quelques-uns des sentimens qui vous sont dus.

— Et moi aussi, Lénida, c’est par égard pour vous que je ne vous ai point parlé de mes amis absens. Mais je ne les ai point oubliés pour cela ; je sens comme vous que l’amitié a des droits que l’amour est contraint de reconnaître, et j’ai besoin de retrouver mes amis comme vous de revoir Amica.

Hélas ! répliqua tristement la jeune femme, nous qui pensions qu’avec de l’amour seul on avait de quoi remplir son cœur ! Qu’il a de place pour d’autres affections !

— Oui, l’amour ne remplit qu’une portion de l’âme. Combien il reste de pensées et d’émotions à donner à d’autres sentimens ! Insensé qui ne sait élever qu’un autel dans son cœur, celui de l’amour ! quand son idole est renversée, que peut-il faire de l’encens de son âme ! »