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nous lirons nous-mêmes, si vous voulez bien ; car Lénida nous impatienterait à l’entendre se récrier à chaque ligne sur la beauté du style et la vérité des sentimens. La lettre est adressée à la fée.

« Noble Amica,

« Persuadé depuis long-temps que mon rang, ma fortune et ma liberté ne contenaient pour moi que de chétives parcelles de félicité ; convaincu que Dieu avait mis mon bonheur dans un cœur de femme semblable au mien, j’ai cherché sous divers cieux cette moitié de mon existence égarée, cette âme sœur de la mienne, que le destin créa pour moi. Mais jusqu’à ce jour je n’avais pu trouver cet être que j’aimais d’avance de tout mon amour, que j’appelais à moi de tous mes vœux. Nulle femme encore n’avait pu me comprendre, comme je voulais qu’elle m’entendît ; je n’avais vu, dans aucune pensée, l’entier reflet de la mienne, et je cherchais, triste