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gnante que le Destin n’eût rendu la contr’épreuve de son âme habitante d’un corps semblable à celui du sauvage, du chiffonnier ou du vieillard paralytique.

La dix-septième année de Lénida allait bientôt rejoindre ses sœurs et s’envoler dans le passé. Amica, qui, dans son officieuse amitié, cherchait tous les moyens d’arracher l’imagination de sa pupille à la noire mélancolie qui s’était emparée d’elle, donna, pour célébrer son anniversaire, une fête superbe où assista toute la noblesse des environs. On présume qu’une fée doit s’entendre à donner un bal ; rien ne manqua dans celui-ci pour le plaisir de tous les invités, ni même pour celui de l’héroïne, qui ne s’attendait qu’à y faire une longue séance d’ennui, et qui s’y plut de cœur et d’esprit, comme jamais encore elle ne s’était plue à aucun bal.

Le lendemain de cette fête, Amica entendit frapper d’un doigt timide trois ou quatre petits coups à la porte de son cabinet.

« Qui est là ? demanda-t-elle.