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pensée du bonheur de Phédor auprès d’une autre femme ?

« Vous pleurez, Lénida ? lui demanda la fée du ton de la plus affectueuse sollicitude.

— Oui, c’est que… Mon Dieu ! ma bonne amie, je ne sais pas ce que j’ai… je ne me sens pas bien.

— Vous avez la fièvre, dit Amica avec douceur, en lui touchant le poignet. Venez avec moi ; un peu de repos vous remettra, je l’espère… Ne vous retenez pas de pleurer, les larmes allégissent le cœur. »

Elle l’emmena dans sa chambre, où elle la fit déshabiller et mettre au lit. Le sommeil ne tarda pas à fermer ses paupières mouillées. Alors la fée traça autour d’elle un cercle magique, et, lui découvrant la poitrine, lui toucha le sein au bout de sa baguette. Aussitôt une flamme brillante et nuancée de plusieurs couleurs en jaillit. Amica prit dans ses mains cette flamme légère, et, l’ayant séparée exactement en deux nuance par nuance, en renferma la