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brillant… un front blanc et pur, aux tempes légèrement veinées… des joues rosées comme une feuille d’églantine… Ah ! mon mon Dieu ! qu’ai-je donc fait ? »

Ce qu’elle avait fait, la rêveuse ? Tandis que son imagination peignait ce portrait idéal de cet époux qu’elle attendait, portrait qui ressemblait assez bien à celui du peintre, car Lénida avait aussi, elle, de beaux yeux bleus, de longs cils noirs, des cheveux blonds naturellement bouclés, un front blanc et pur comme elle ajoutait les mouvemens de la main à ceux de la pensée, le pinceau, qu’elle avait chargé d’incarnat pour achever le contour des lèvres du chérubin, déviant de sa route, alla chercher un des yeux de l’ange, et, s’y appuyant, laissa une large tache rouge à côté de la prunelle. Elle voulut enlever la tache ; mais, dans son trouble, elle ne fit que l’étendre. Elle jeta à terre le pinceau maladroit, essuya sa palette, repoussa le chevalet, se leva, et sortit en disant :