Page:Mercœur - Œuvres complètes, II, 1843.djvu/282

Cette page n’a pas encore été corrigée

« Puisque vous êtes persuadée, ma chère Lénida, que l’esprit de chaque mortel a son double, si le vôtre a le sien, je vous engage, au nom de la puissance que je possède, et de l’amitié que j’ai pour vous, ma parole de fée et d’amie, de faire chercher par toute la terre ce cœur pareil au vôtre, et fait exprès pour vous… Mais s’il ne se rencontre pas…

— Je vous promets d’épouser Phédor !… Et combien de temps, ma bonne amie, ajouta-t-elle, pensez-vous qu’il faille pour me trouver ce double moi ?

— Huit jours seront assez, je l’espère.

— Huit jours c’est bien long !

— Eh quoi ! donnez-vous déjà le vol à votre patience ?

— Non, non ! Je serai raisonnable. Au fait, on peut bien acheter du bonheur pour toute sa vie en le payant d’une attente de huit jours. Quoique le bonheur se vende cher, on ne doit pas regarder au prix.

— Retirez-vous, Lénida, j’ai besoin d’être