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vous négligez les arts, ces bienfaits de l’intelligence divine à l’intelligence humaine ; vous abandonnez toutes les occupations qui charmaient votre vie, employaient à un facile travail l’activité de votre pensée. Pourquoi tout cela encore ? parce que vous attendez votre seconde âme, et que jusqu’à ce qu’elle vienne à vous, vous croyez que vous ne devez plus rien faire de la première. »

La fée se tut ; les larmes qui étaient venues lentement au beaux yeux de la coupable, et s’étaient arrêtées suspendues à ses longs cils noirs, comme son attention aux paroles de reproche qui tombaient sur son cœur, s’échappèrent enfin, et Lénida suffoquée répondit en pleurant à sanglots :

« J’ai eu tort, bien tort, je le sens ; ne m’en voulez plus, ma bonne amie, je réparerai ma faute, je reprendrai avec courage mes travaux habituels !… Mais ne me parlez plus d’épouser Phédor !

— Et si cette âme, ce double de vous-même, ne vient pas ?