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pour le dérober au feu, qui métamorphosa le chef-d’œuvre en fumée.

— Maintenant, poursuivit Amica, toujours avec le même calme, asseyez-vous, et recueillez-vous bien, pour m’écouter et me répondre… Je veux vous marier, Lénida.

— Me marier ! ô ciel ! ma bonne amie ! y pensez-vous ?

— Très sérieusement.

— Me marier ! je suis si jeune ! Et puis, ajouta-t-elle avec des caresses dans la voix, je vous aime tant ! pourquoi vouloir que je partage mes affections ? mon cœur se trouve si bien de vous les donner toutes !

— Vous n’aimez que moi, Lénida ?

— Ah ! du moins, ma bonne amie, vous êtes ce que j’aime le mieux ! Et s’il me fallait aimer un mari…

— Vous ne cesseriez pas de m’aimer ; car votre cœur, pour donner à tous deux, ne puiserait pas à même source d’affections. Je vous le répète, je veux vous marier ; mais, comme dans une chose aussi importante à